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V



Souriras-tu, Margot ! ou verrai-je tes pleurs ?
Mais non ! pourquoi la crainte ici m’envahit-elle ?
Gardons notre espérance et cueillons-en les fleurs ;
Il en reste à foison dans ton jardin fidèle.

Et si vient la vieillesse avec l’âge sournois
Poudrant nos fronts de neige et les sculptant de rides,
Nous lui raconterons qu’au balcon d’autrefois,
Sous la vigne jolie et le ciel bleu splendide,

Nous fîmes le serment de nous aimer toujours !
Et nos cheveux peuvent blanchir tout à leur aise,
Qu’importe ! si le temps conserve à notre amour
Sa vive couleur rose et son parfum de fraise.