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AU BALCON


III



Pour mieux l’illuminer et sourire à ma vie
Se levèrent tes yeux lentement vers mes yeux,
Tes yeux noirs veloutés auxquels la nuit confie
Le secret de son or étoile par les cieux.

Je leur confiai, moi, le trésor de mon âme,
À travers la rosée en pleurs d’un tel bonheur,
Et, muets, innocents mais vifs comme une flamme,
Nous vîmes nos aveux rosir notre candeur.

Ô ton premier regard si long dans sa tendresse,
Si calme, si profond, sur mes yeux appuyé !
Dès sa lueur sans feinte et ses franches caresses
Je compris qu’à tes jours les miens étaient liés.