Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Mon frère sait bien que ce qui ne lui plaît pas ne doit pas me plaire, non plus. Alors, qu’il m’éclaire.

Les yeux de Charlot brillèrent. « Lis-en-Fleur, vous pensez vraiment ce que vous venez de m’avouer là ?

— Mais oui. Je me sens malheureuse lorsque je pense à tant, tant de choses qui me sépareront bientôt de mon frère blanc… Il sera bientôt auprès des siens et…

— Lis-en-Fleur, et Charlot mit un genou en terre devant la jeune fille, écoutez-moi bien. Tant que vous me conserverez cette confiance parfaite, rien, rien, vous m’entendez, petite, rien ne me séparera jamais de vous.

— Je crois ce que mon frère me dit… oh ! oui, répondit avec tristesse l’Algonquine, mais on ne l’écoutera pas là bas… on ne voudra pas comprendre non plus la pauvre fille sauvage… et je suis si fière, vous le savez… que je m’éloignerai sans un mot, même une plainte… Hélas ! mon cœur s’en brise déjà à l’avance…

— Ma sœur n’a rien à craindre pourtant. Personne n’enlèvera son image de ma pensée… Mais…

— Mais… Que veut mon frère encore ?

— Je veux recommander à Lis-en-Fleur d’être plus prudente, de se méfier de nos compagnons, un peu inconnus, sauf bien entendu son compatriote. Il se ferait tuer celui-là pour vous. Je le sens. Il vous aime comme un père.

— Je remercie mon frère de parler ainsi d’un