Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/118

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Tous deux levèrent la tête, le considérèrent avec surprise durant quelques instants, puis échangèrent deux ou trois mots à voix basse.

Charlot regardait autour de lui. Il n’apercevait ni Lis-en-Fleur, ni les deux autres Hurons, revenus pourtant eux aussi de la chasse.

Surpris, mais non pas très inquiet encore, il se pencha vers l’Algonquin. « Où sont les autres compagnons de mon frère, demanda-t-il ? »

L’Algonquin fixa ses yeux avec étonnement sur Charlot. « Le Visage pâle le sait mieux que nous. Ils sont ici depuis une heure. Ils ont pris les devants et allumé le feu pour nous tous.

— Comment ? Je ne comprends pas bien.

Mon frère français n’a-t-il pas des oreilles pour entendre ? Et n’a-t-il pas des yeux aussi pour avoir vu briller ce feu qui était allumé avec soin quand nous sommes revenus à notre tour ?

— Je chassais près d’ici et… et n’ai rien vu de tout cela, dit enfin Charlot. Tenez, voyez, ces quatre castors. Mais, où seraient donc passés les Hurons, une fois le feu bien pris et bien flambant… Ah ! mon Dieu ! fit soudain Charlot, qui pâlissait et sentait