Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voilaient les yeux, cacha soudain sa tête entre ses mains et fit quelques pas pour fuir.

Charlot la ressaisit. « Fleur-de-Lis, dit-il gravement, vous ne m’échapperez pas ainsi. Nous avons à causer longuement, ma sœur et moi, avant de nous séparer… si nous nous séparons, dit avec défi Charlot. Je n’y consens pas moi.

Mais nous ne pouvons nous expliquer ici et en ce moment. Voyez, voyez… le bois est envahi par des Hurons maintenant. Ciel ! les Iroquois nous aperçoivent… Fuyons, fuyons, Fleur-de-Lis… »


X

LA FIN TRAGIQUE


À ce moment, en effet, les pauvres sauvages affolés couraient à travers le petit bois, chacun ayant à sa poursuite un ennemi qui leur décochait perfidement des flèches, pour ralentir leur marche. Les cris devinrent partout horribles.

Charlot fit feu sur deux Iroquois qui les ayant aperçus, accouraient vers lui en poussant des cris de joyeuse férocité. Il les vit tomber. Satisfait d’être ainsi délivré, il glissa un mot d’encouragement à sa compagne. Ne fuyait-il la main dans la main de l’Algonquine ? Tout à coup, celle-ci poussa une exclamation de détresse. Avec une rapidité que le jeune homme n’aurait pas crue possible de la part de la délicate enfant, elle se jeta devant lui, et reçut en pleine poitrine la décharge d’une