Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/111

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jeune mari repoussa, avec une sorte de violence, la petite main compatissante.

Contrit aussitôt, il reprit, en se penchant sur la jeune femme, et en baisant avec émotion l’alliance d’or qui brillait à l’un des doigts effilés :

— Ô le cher signe de servitude ! prononça-t-il, à voix basse, pardonnez-moi, Perrine, de vous l’avoir imposé.

— Doux signe de bien beaux devoirs, allez, André !… N’oubliez jamais que je me sens très fière d’être votre femme… Espérons tous deux… Ayons confiance !… Ah ! voilà Charlot réveillé…

André se redressa et alors, son grand amour déçu, exaspéré se fit jour. Il saisit Perrine entre ses bras, la pressa contre son cœur, regarda longuement cette figure sereine, si mystérieusement fermée pour lui, et mit enfin avec une sorte de ferveur désespérée un baiser sur le front charmant, mais glacé, qui seul se tendait vers lui. Puis, il s’enfuit, sans un regard, vers Charlot qui l’appelait.