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VIII. — L’ÉVEIL DU CŒUR


Deux mois s’étaient écoulés depuis le départ du jeune mari de Perrine, en compagnie de Charlot et de son fils. Novembre s’achevait dans une tourmente de neige qui mettait de la joie au cœur de la petite Perrine. Mais la belle et grande tante Perrine ne voyait pas le spectacle de Québec sous la neige avec la même satisfaction. Son front s’assombrissait. Elle n’avait aucune nouvelle des absents depuis leur installation à Ville-Marie. Le temps commençait à lui peser quoi qu’elle se dît. Qu’étaient donc devenues les promesses d’une longue correspondance tant de fois renouvelées par André de Senancourt ? Il semblait chagriné de la quitter. Est-ce que ses sentiments qui paraissaient d’une grande sincérité s’étaient éteints comme la flamme au vent ?… Et Charlot ? Sa santé subissait-elle une autre dépression ? Puis, que se passait-il à Ville-Marie ?…

Tout semblait sans vie autour d’elle dans la maison, en cette fin de jour de novembre. Madame de Repentigny avait été mandée à la cuisine par des sauvages qui faisaient sans doute appel à sa charité bien connue. Sa petite nièce n’était