Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/67

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— Je ne le comprends pas… Je suis fatigué, vois-tu.

— Il ne faut plus parler et te rendormir.

— Lise reviendra alors, avec sa figure toute triste… sa voix qui pleure… ses bras qui veulent m’enlacer… Oh ! que la nuit est longue… que les visions en sont torturantes… André, ta sœur a souffert par moi… Pauvre petite, elle m’aimait plus que je ne le méritais…

— Je vais me fâcher, Charlot, toutes ces confidences te fatiguent… Laisse-moi te dire ceci : Lise a eu parfois du chagrin à cause de toi, mais au fond de son cœur, il y avait tant d’amour pour son mari et ses enfants qu’elle gardait un regard radieux, même sous le voile des larmes… Tu le sais, d’ailleurs.

— Merci, André. Tu es bon !… N’est-ce pas l’heure de la potion ? Je dormirais… Mais ne me quitte pas, ou envoie Perrine.

— Je ne te quitterai durant la nuit que lorsque tu seras guéri… et ta sœur ne viendra que durant le jour. Il faut qu’elle garde ses forces