Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/85

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avait consenti en effet à un sacrifice trop grand. Qui sait ?… Il voudrait peut-être lui rendre sa parole… Et d’autres misères surviendraient alors… Elle fit un grand effort sur elle-même… se redressa. Au moment même, des pas d’enfants résonnèrent sur le parquet. Une petite main glissa dans la sienne et son neveu Pierre lui souffla à l’oreille : « Vite, vite, sors, tant Peïne, oncle André est venu au-devant de toi avec nous ». Hé ! Ce qu’elle avait redouté se réalisait… Allons, elle s’en excuserait le mieux qu’elle pourrait.

Au sortir de l’église, elle aperçut à une petite distance son fiancé. Il faisait voir à sa nièce, confortablement installée sur son épaule, un nid d’oiseaux, bâti sur les branches très basses d’un frêne énorme. Perrine retint Pierre à ses côtés, l’empêcha de s’exclamer et d’attirer l’attention du capitaine de Senancourt. Elle voulait gagner du temps. Tout à coup, André, tournant la tête, vit la jeune fille. Il s’approcha, chapeau bas, et, la voix joyeuse, cria bonjour tout en mettant à terre la petite fille qui courut embrasser sa tante. Perrine saisit au vol sa nièce et cacha un instant sa figure dans les boucles blondes de l’enfant.