Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/138

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Jean mit un genou en terre devant son maître. Son attitude se fit reconnaissante.

« J’accepte, noble seigneur, j’accepte avec joie de jouer auprès de vous le rôle de fou. Vous verrez quel fou bien sage, je puis être à l’occasion. Vous verrez. Mais, mettez le comble à vos bontés, permettez-moi d’entrer à l’instant en fonction ? Seigneur, ô mon beau maître, dites, que vous y consentez, dites ? »

Rochelure sourit, pinça l’oreille de Jean et se fit verser une nouvelle coupe de champagne.

« Allons, à ton aise, petit sot. Tu vas au-devant d’horizons, je t’avertis, avec moi, c’est « qui aime bien châtie bien ». Si tu ne marches pas à mon gré, gare ! »

Il fit siffler sa cravache et Jean s’éloigna prudemment. Il reprit sa randonnée à travers la pièce, mais cette fois avec bruit et ostentation. Il ouvrait chaque bahut, déplaçait les chaises, soulevait les objets. Il se trouva tout à coup devant un petit secrétaire d’un travail exquis. Il l’examina quelques instants, poussa plusieurs cris d’admiration, puis tenta de l’ouvrir. Peine inutile ! Toujours pirouettant, riant et fredonnant, il se rendit, près du grand bureau de Rochelure, et sans plus de