Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/104

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le dîner, l’accalmie vint pour tous. On laissa à eux-mêmes la famille de Charlot, y compris Perrine et André de Senancourt. Charlot rayonnait. Il regardait, avec sa femme pressée contre lui, l’heureux arrangement de la cheminée, et des murs blancs et simples. Au-dessus de l’âtre, Lise avait appendu un magnifique crucifix en bois de rose, au Christ d’ivoire. De chaque côté, des portraits de famille, dont un médaillon en porcelaine d’un travail exquis et qui reproduisait les traits de la gracieuse maman que Lise n’avait pas connue.

Sur le pan, à gauche, s’étalait une rutilante tapisserie, dont le sujet faisait voir Roland, jouant vainement du cor dans la vallée de Roncevaux. C’était un cadeau d’André de Senancourt. Il avait provoqué l’enthousiasme de Lise, — de Perrine aussi, — parce que le paladin des vieilles légendes ressemblait vraiment un peu à Charlot. Sur le pan, à droite, le grand portrait de Mme Le Gardeur semblait présider encore, aux destinées des orphelins qu’elle avait tant chéris. Mais dans tout l’espace autrement disponible, sauf pour une belle Madone à la Chaise, on n’apercevait qu’armes et instruments de musique. Des armes surtout ! Charlot avait revendiqué tous les angles pour ses étincelantes panoplies,