Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/110

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sœur, qui baissa la tête en soupirant, tandis que deux larmes roulaient lentement sur ses joues blanches de terreur.

— Perrine, dit-il, je ne te reconnais pas. C’est mon devoir de soldat de voler au secours de ces malheureux… La simple humanité, du reste, ne commande-t-elle pas de rechercher les coupables, ne fût-ce que pour empêcher une récidive de leur crime affreux… Va, va à la maison… Lise comprendra… Elle n’aime pas plus que moi, que toi, les égoïstes et les lâches.

Et Charlot s’était enfui après avoir étreint Perrine, en murmurant : « Dis à Lise que je serai prudent… »

Aidée du serviteur de la maison, celle-ci avait repris la route de sa demeure. Oui, Charlot avait raison, Lise comprendrait. Elle ne songerait qu’à la douleur de la petite veuve de vingt ans, à la jeune mère de deux orphelins, à Mathurine Godé ! Quelle horrible nouvelle à apprendre ! « Mon Dieu, mon Dieu, priait Perrine, protégez Charlot, toujours si profondément remué par de telles tragédies… Toutes ses souffrances anciennes remontent alors, lui labourent le cœur… Héroïque et bouillant Charlot… oui tu fais ton devoir… Mon Dieu, pitié, pitié pour lui ».

La figure pâlie de Perrine apprit à Lise qu’un