Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/125

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pour raffermir le mai ébranlé, ce mai auprès duquel devaient se tenir les conseils entre les Français et les nations iroquoises. »

Fièrement raidi, le front barré d’un pli de mécontentement, M. de Maisonneuve crut cependant plus sage de ne pas sévir contre ces perfides, tant que les preuves ne seraient pas plus accablantes. Il accepta les présents. Il pria même les sauvages de demeurer quelque temps au Fort en qualité d’hôtes des Français. « De la sorte, pensa-t-il, ne pourrait-il pas observer leurs faits et gestes de très près. »

Mais dès le lendemain de cette entrevue, la sentinelle du Fort vint avertir le gouverneur que les Onneyouts s’étaient enfuis durant la nuit. Il ajouta qu’un Huron iroquisé avait surpris une conversation de ces barbares et appris qu’ils étaient bien les camarades des assassins. M. de Maisonneuve haussa les épaules. Ses soupçons ne faisaient que se confirmer. Il lui faudrait donc exercer une vigilance des plus étroites autour de Ville-Marie et donner combien d’ordres fort stricts à ses vaillants soldats.

Enfin douze jours s’étaient à peine écoulés que Charlot revenait à Ville-Marie. Il courut au Fort rendre compte de sa mission, tout en chargeant l’un des Algonquins qui l’avait accompagné de se rendre auprès des siens pour les