Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le capitaine Dupuis distribua avec ordre les tâches. Quelques-uns des hommes s’établirent près des marmites, où l’on avait entassé pêle-mêle des porcs entiers, des volailles, des chiens, des steaks d’ours et d’orignaux, des poissons, du maïs et des pruneaux. De gros morceaux de suif étaient jetés de temps à autre pour engraisser tout cet énorme hachis. Les charpentiers finissaient les embarcations dans les greniers, puis on ajoutait aux deux barges quatre canots à l’algonquine, en sus des quatre canots à l’iroquoise que l’on possédait déjà. Quelques coureurs durant ce temps se rendaient aux bourgs voisins avertir les missionnaires du départ. Radisson et Charlot avaient été chargés de préparer les réjouissances qui accompagneraient le banquet, danses, musique, tintamarre continu, afin d’empêcher les sauvages de succomber trop tôt au sommeil. Enfin, quelques soldats, sous les ordres mêmes du capitaine, procédaient à l’emballement définitif.

Le jour fixé arriva. Le soleil, en ce vingt mars, se leva assez chaud pour permettre une installation des sauvages au dehors, entre les deux palissades du fort.

Exacts et enchantés de faire bombance aux dépens des Français, les sauvages au nombre de près de trois cents, sans compter les femmes et les enfants, pénétrèrent au fort dès