Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/19

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bien-aimée ?… » Et Charlot la quittait un peu moins sombre, sa secrète douleur un instant adoucie.

Vraiment Catherine de Cordé avait été sage, tout en ignorant ce drame sanglant d’amour, de recommander à Charlot de se marier. Seule, une tendresse féminine pouvait guérir, ou atténuer la perte d’une autre tendresse féminine. Et Charlot, après avoir repoussé les conseils de l’aïeule avec indignation, avait fini, les circonstances aidant, par s’y abandonner. Sans doute, il était aimé plus qu’il n’aimait, cette fois, et n’était la venue d’un fils, peut-être eût-il éprouvé de l’impatience en face des sentiments excessifs que lui manifestait l’ardente enfant un peu exaltée mais jolie, si douce, bien frêle aussi, qu’il avait épousée.

Enfin, tout ceci allait entrer dans une phase nouvelle. Charlot rentrait au Canada définitivement.

Le 29 juillet, à six heures du matin, un soldat frappait à la porte des Le Gardeur. Il annonça à qui voulait l’entendre qu’un navire de France s’avançait vers Québec avec lenteur, n’ayant pas le vent bien en poupe. Dans quatre heures, tout au plus, il serait au port. Il avait pensé que Mlle Perrine serait heureuse de le savoir. On lui avait appris au Fort que le frère de la