Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/74

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caserne revêtus de leurs meilleurs uniformes. Le mariage du major Closse que tous aimaient, respectaient et admiraient valait ce faste de circonstance.

Enfin, Charlot, sa femme et Perrine se virent chacun dans leurs pièces provisoires.

Perrine ne mit pas grand temps à sa toilette. Elle frappait bientôt à la chambre de sa belle-sœur. Elle entra. Elle trouva celle-ci, les yeux pleins de larmes, assise dans un large fauteuil à oreillettes. Dans l’embrasure de la fenêtre, Charlot, les sourcils froncés, parlait bas avec son beau-frère André. À l’autre bout de la pièce, la bonne Normande essayait de consoler le bébé qui pleurait.

— Lise, s’exclama Perrine, que signifie ta figure bouleversée ? Je t’en prie, n’aie pas ces yeux douloureux… Dis-moi, qu’y a-t-il ? ajouta-t-elle moins haut en se penchant sur sa belle-sœur.

— Mon cher mari, répondit celle-ci, en essayant de sourire, s’oppose à tout ce que je lui demande. Je dois, paraît-il, passer le reste de la journée dans ma chambre. Je prends très mal cela. Il me plaisait de voir la jolie épousée du major Closse. Elle n’a que seize ans et possède une nature délicieuse, paraît-il… J’ai un peu pleuré… et vous savez, Perrine, lorsque je pleure, votre frère ne montre