Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/88

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Ville-Marie. La future demeure de Charlot, bâtie en briques et garnie de nombreuses meurtrières, était située non loin des maisons de Charles Le Moyne et de Jacques Le Ber, dans le voisinage de l’hôpital.

Enfin parut la dernière soirée passée au Fort. Lise et Charlot avaient accepté de se rendre avec Perrine dans l’appartement du gouverneur. Il était près de neuf heures et il ne s’y trouvaient pas encore. Bébé Pierre ne voulait pas dormir. Tout cet entourage de malles, de ballots, le va-et-vient continuel autour de son berceau agitaient ses nerfs. La jeune mère s’entêtait à ne vouloir le quitter qu’endormi, malgré les protestations de la fidèle Normande, qui veillait sur le petit avec amour. Charlot se montra patient contre son habitude. Aussi bien, il s’intéressait à la partie d’échecs que jouaient Perrine et son beau-frère, partie qui augurait mal en ce moment pour l’honneur de ce dernier. Les manœuvres adroites de Perrine enchantaient Charlot. Et les taquineries pleuvaient à l’adresse de son beau-frère qui haussait les épaules, un peu vexé tout de même.

Tout en surveillant son fils, la jeune mère ne perdait pas de vue, tout comme Charlot, les graves joueurs d’échecs. Mais du perdant ou du victorieux, elle ne se souciait pas du tout. Elle n’était heureuse que d’une chose : la bonne entente qui régnait depuis quelque