Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/90

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jeune femme qui admirait autant qu’elle aimait son frère. Chez André, au contraire, il y avait une sorte d’ironie amusée, ou bien une impatience mal déguisée dès que Lise entreprenait de faire l’éloge de sa belle-sœur. La jeune femme se disait alors qu’il lui faudrait se contenter de cette accalmie sentimentale, qui rendait plus agréables, plus faciles leurs rapports quotidiens à tous tant qu’on serait au Fort.

« Bébé dort, vint soudain dire la jeune femme à son mari. Il est plus que temps de partir.

— N’est-il pas vraiment un peu tard ? suggéra Perrine. L’on ne nous attend peut-être plus.

— Je crois que si, au contraire, répliqua Charlot, qui vint prendre la mante de sa femme pour l’envelopper tendrement. Le grand corridor du Fort était glacial, et on ne le traversait pas sans danger de s’y enrhumer.

— Charlot a raison, ajouta André de Senancourt qui rangeait prestement l’échiquier. Nous trouverons là quelques connaissances. Les Charles d’Ailleboust, le Moyne et sa jeune femme, d’autres encore.

— Des amoureux même, Jeanne Le Moyne et Jacques Le Ber, dit en riant Charlot.

— Qui vous a dit ces choses extraordinaires, mon ami ? dit Lise à son mari. Je ne les soup-