Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/240

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— Bien. Faites vite.

Ce ne fut pas long, Édouard Rodier, en quelques phrases pittoresques et claires, mit Olivier au courant des incidents de la veille. Il se résuma ainsi.

— Mon cher, sur notre refus de nous décoiffer durant le God Save the Queen, — chant dérisoire en ce moment à notre égard, n’est-ce pas ? car, ce qu’elle se moque de nous, la petite souveraine, par la voix de lord John Russell et autres, — nous avons été hués, poursuivis, menacés, jusqu’à notre sortie du théâtre. Ils sont en sucre, ces Habits rouges !… Ce sont des amours !… Oh ! là la, nous les avons vexés pour quelque temps, j’espère !

— Tout cela n’est pas bien grave.

— Mais, attendez ! Le bon Rodolphe va entrer en scène.

— Comment, Desrivières s’est emballé ? Ah ! quelle chose nouvelle, vous m’apprenez là ! fit Olivier en souriant.

— Tout de même, il avait eu à répondre à un argument assez frappant… sur la nuque. Alors, son emballement a changé, est devenu une rage qui fume plus que jamais ce matin.

— Qui l’a frappé, Rodier ?

— Le Dr Jones. Le chapeau de Desrivières a roulé par terre. Jamais, non jamais, les yeux étincelants de notre ami n’ont lancé de telles flammes. Il s’est approché aussi près que nous