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Page:Daveluy - Une Révolte au pays des fées, 1936.djvu/52

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une révolte au pays des fées

Le gnome se redressait lentement en répondant. Il lui fallait user de quelle prudence nuancée afin de ne pas trahir sa satisfaction. En un tour de main, il fit alors glisser la lourde poche grise de son dos. Il l’ouvrit. Il en tira quatre charbons qu’il frappa avec son poignard de quelques coups secs. À la surprise de tous, on vit le noir combustible se briser comme des coques d’œufs. Le gnome retira de chacun des charbons de minuscules voiles noirs. Ils s’enflèrent sous son ordre, puis s’allongèrent, rayonnèrent, et allèrent, enfin, tomber en se repliant aux pieds de la princesse.

« Voilà, Votre Altesse, les mantes qui auront l’honneur de vous envelopper, vous et vos petits amis. La soie de ces mantes a été tissée par les industrieuses et habiles filles du roi des gnomes. Qui pourrait se vanter d’en posséder d’aussi fines ? Dans la doublure d’hermine, vous le verrez, ont été glissés les bandeaux obligatoires… Au revoir, très gracieuse dame. À minuit, je reviendrai. Louison, vous sortez avec moi ?

Le garçonnet, encore bouche bée, d’admiration, suivit le gnome d’un pas vif. « Que de choses ne pouvait-il pas apprendre de ce nain-magicien ! Quel heureux hasard l’avait conduit au camp, un peu ennuyeux, des chevaliers ? Ah ! minuit ne viendrait jamais assez tôt, lui semblait-il ! »