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Page:Daviault - La Grande aventure de Le Moyne d'Iberville, 1934.djvu/165

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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE

surpris de nostre hardiesse et que nous n’en mourions pas ».

Toutes les descriptions rapportées par ses lieutenants de la Mobile portent d’Iberville à en faire le centre de la colonie. Aussi, sans même attendre la fin des travaux à l’île Dauphine, va-t-il jeter les fondements de la nouvelle place. Connaissant l’importance des détails, il trace lui-même l’alignement des rues et les emplacements. En effet, il a décidé de préparer ses propres plans, car l’ingénieur venu de France n’a aucune notion des besoins d’un pays nouveau. À Biloxi, écrit le commandant, « il me tailloit de la besoigne plus que je n’en eusse pu faire faire à trois cents hommes pendant une année ».

Tonti arrive alors avec les chefs Chactas et Chicachas, ayant ramené la paix dans ces tribus. D’Iberville veut leur laisser une impression durable, avant de repasser en France. Aussi prépare-t-il avec soin la réception. Après leur avoir distribué force présents, il leur fait un long discours dans le style qu’ils aiment, mais, sous les fleurs, ils sentent la volonté inflexible du grand chef. Leur ayant témoigné sa joie de les voir en paix, il s’efforce de leur démontrer que les Anglais ne sont pas leurs amis, puisqu’ils les incitent à se battre, pour s’emparer des prisonniers de guerre et les aller vendre comme esclaves dans la Caroline.