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DÉBUT DE L’AVENTURE

Il n’existe pas d’autre texte authentique sur les motifs du départ de Saint-Castin pour les tribus abénaquises, si ce n’est l’acte notarié dont nous venons de parler.

Frontenac ne souffle mot des instructions qu’il avait ainsi données à Saint-Castin. Mais il avait l’habitude de garder le secret sur ses initiatives les plus hardies de peur que les brouillons de Versailles, si ignorants des choses de l’Amérique, ne missent des bâtons dans les roues. D’un autre côté, ce geste s’accordait avec sa politique, qui consistait à combattre l’influence anglaise chez les sauvages et à utiliser ceux-ci pour suppléer à l’insuffisance des moyens fournis par Versailles.


La mission que lui confiait Frontenac lançait Jean-Vincent d’Abbadie dans la carrière où il devait trouver la célébrité. Jusque-là cadet de famille, subalterne obscur dans l’armée, il allait devenir un meneur d’hommes et tenir dans ses mains les destinées de l’Acadie.