Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/108

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
104
les patriotes

Marchesseault chercha alors, ainsi que plusieurs autres, son salut dans la fuite.

Il lança son cheval au milieu des soldats anglais et reçut, en franchissant les remparts, une balle qui alla se loger dans une liasse de papiers qu’il avait dans sa poche d’habit.

Il se dirigea vers le village, entra dans sa maison qui était déjà en feu, y prit des papiers importants, courut à son étable mettre en liberté ses animaux afin de les empêcher de brûler, et passa plusieurs fois, sans être reconnu, heureusement, au milieu des soldats qui avaient mis le feu.

Il put alors se cacher facilement, et, quelques jours après, il partait, avec le Dr Nelson et quelques autres patriotes, pour les États-Unis. Après avoir souffert de la faim et du froid, s’être égaré plusieurs fois dans les bois et avoir échappé à mille dangers, ils furent arrêtés sur la frontière par des volontaires, et conduits à la prison de Montréal.

Marchesseault, toujours dévoué, fut un des huit qui consentirent à se sacrifier pour leurs compatriotes, et il fut exilé aux Bermudes. Lorsqu’il revint au Canada, il s’établit à Saint-Hyacinthe, et reprit ses anciennes fonctions d’huissier.

M. Marchesseault était né à Saint-Ours ; son père et sa mère étaient descendants d’Acadiens.


lucien gagnon


Lucien Gagnon, ou « Gagnon l’habitant, » comme on l’appelait, était un cultivateur à l’aise de la Pointe-à-la-Mule, paroisse de Saint-Valentin.

À côté des chefs illustres dont le nom et le génie ont tant d’empire, il faut au peuple, dans les temps de troubles, pour l’entraîner, des hommes qui ont vécu avec lui, et dont il a pu connaître et apprécier depuis longtemps la sincérité.