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DEUXIÈME PARTIE


LES ÉVÉNEMENTS DE 1838


Après les désastres de Saint-Charles et de Saint-Denis, pendant que Colborne et ses gens — soldats, volontaires et bureaucrates — parcouraient le pays, incendiant les villages révoltés et arrêtant toutes les personnes suspectes, les patriotes trop compromis se hâtaient de franchir la frontière. À Plattsburg, Rouse’s Point et Swanton, ils se trouvèrent bientôt en bon nombre. Ils arrivaient là, la plupart après avoir couru toute espèce de dangers et avoir vu leurs propriétés détruites, leurs familles dispersées. Ruinés, inquiets et exaspérés, ils avaient l’esprit et le cœur ouverts à tous les projets de vengeance et d’émancipation.

Aussi, quand Papineau, Nelson, Davignon, Côte et Rodier leur parlèrent d’organisation et de soulèvement dans le but de rentrer dans la patrie, les armes à la main, et de conquérir l’indépendance, ils trouvèrent des hommes prêts à tout faire.

M. Papineau avait, le premier, jeté dans les esprits l’idée d’une pareille organisation, et formulé le projet d’une république canadienne dont il serait naturellement le président.