Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
179
les patriotes

à Terrebonne pour arrêter les autres, et, comme il avait appris qu’il éprouverait de la résistance, il se fit accompagner de deux magistrats et d’une douzaine d’hommes de police.

Bouc et ses amis avaient, en effet, résolu de ne pas se laisser arrêter sans mandat.

Lorsque Comeau et sa bande arrivèrent à la maison de Bouc, ils y trouvèrent une dizaine d’hommes qui les reçurent à coups de fusil. Loiselle, qui était en avant, reçut deux blessures, et le reste de la troupe se hâta de s’éloigner et de se réfugier chez M. Masson.

Comeau et ses gens, furieux de leur échec, ne voulurent pas partir comme cela pour Montréal ; ils retournèrent chez Bouc, trouvèrent la maison vide, la criblèrent de balles et y mirent le feu. Heureusement que Pangman les força d’éteindre les flammes avant qu’elles eussent causé beaucoup de dommage. Ces événements eurent naturellement pour effet d’exaspérer les patriotes de Terrebonne ; l’agitation fit de grands progrès, surtout parmi les habitants du haut de la Côte.

Le 7, pendant qu’un certain nombre de bureaucrates essayaient vainement de désarmer les habitants de la Côte, une cinquantaine de patriotes se rendaient au village, s’emparaient du pont, et plaçaient partout des sentinelles. M. Masson et ses amis, MM. Turgeon, McKenzie, Pangman et Fraser, effrayés de la tournure que prenaient les choses, résolurent d’avoir recours à la douceur. M. Masson, qui était bien vu parmi les insurgés, fut chargé de leur tendre la branche d’olivier. Une convention intervint par laquelle les patriotes consentirent à mettre bas les armes, si M. Masson et ses amis s’engageaient, de leur côté, à ne pas témoigner contre eux. Cette convention fut écrite dans les termes suivants :