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combat. Il paraît certain, malheureusement, qu’il partit plus tôt qu’il n’aurait dû le faire, cherchant son salut dans la fuite, pendant que les pauvres gens qu’il avait jetés dans l’insurrection se battaient et tombaient en braves.

Parmi ceux qui se distinguèrent le plus il faut citer, Hindelang, qui, s’exposant au feu de l’ennemi avec le plus grand sang-froid, disait à ses hommes : « En avant, mes amis, ne craignez rien, les balles ne vous feront pas plus de mal qu’à moi. »

M. Hypolite Lanctot eut un de ses parents tué sous ses yeux, et un autre blessé grièvement, pendant qu’ils se battaient tous deux avec bravoure.

Les patriotes comprenant qu’après cette défaite tout était fini, se débandèrent à quelques milles d’Odelltown. Un bon nombre furent arrêtés en voulant franchir la frontière ; plusieurs parvinrent à s’évader ; les autres s’en retournèrent dans leurs foyers. Il y en a qui vécurent pendant des mois dans leurs caves, leurs greniers ou leurs granges afin d’échapper à la vengeance des bureaucrates.

Environ deux cent patriotes, commandés par l’énergique Malhiot, avaient formé un camp à la montagne de Montarville ; ils se dispersèrent avant l’arrivée des troupes envoyées de Sorel pour les soumettre. Les patriotes de Beauharnois en firent autant ainsi que nous l’avons déjà dit.

Alors commença l’œuvre de la vengeance.