Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
209
les patriotes

mais Davignon et Demaray prirent le chemin des États-Unis et Duquet les suivit.

Le 6 décembre, Duquet était au premier rang dans le bataillon qui, sous la conduite de Malhiot et de Gagnon, traversa la frontière, le drapeau de l’indépendance à la main. Il se battit bravement à Moore’s Corner et retourna aux États-Unis après la défaite. Il demeura à Swanton jusqu’à la proclamation d’amnistie de lord Durham, et revint alors dans le pays.

Il revit avec bonheur sa mère et ses sœurs qui le reçurent avec des larmes de joie, et lui reprochèrent tendrement de les avoir rendues si inquiètes. Il promit d’être plus sage à l’avenir et la paix fut scellée par des baisers innombrables.

Quand il apprit que les patriotes réfugiés aux États-Unis, se préparaient à rentrer dans le pays, sous la conduite de Robert Nelson, ses rêves d’indépendance revinrent, et il se jeta, tête baissée, dans le mouvement. Intelligent, actif et dévoué, toujours prêt à marcher et à travailler, à s’exposer pour la cause commune, il était très populaire parmi les patriotes. Il fut un des plus actifs organisateurs de l’association secrète des Chasseurs, et fut nommé Aigle ou chef de division. Il fut sur le chemin nuit et jour, dans les mois de septembre et d’octobre, allant d’une paroisse à l’autre, donnant des instructions et des nouvelles, excitant les gens à se préparer au grand soulèvement du trois novembre. Cardinal qui lui avait inspiré ses sentiments et avait beaucoup contribué à le lancer dans l’insurrection l’aimait comme son enfant.

Le trois novembre, Cardinal et Duquet furent à leur poste ; ils s’emparèrent des principaux torys du village de Laprairie et, le 4, de bon matin, ils partirent, à la tête d’une centaine d’hommes, pour prendre possession des armes des sauvages à Caughnawaga. Mais, trahis par ceux qui devaient les aider, ils échouèrent dans leur