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ce mouvement, personne ne croyait avec plus d’enthousiasme à la réalisation du beau rêve qui lui faisait entrevoir l’indépendance du pays. Il communiquait aux autres sa confiance et leur inspirait l’ardeur qui l’animait.

Il était à Beauharnois, le 3 novembre, lorsque les bureaucrates de ce village furent arrêtés et que les patriotes s’emparèrent du bateau à vapeur Brougham. Il passa plusieurs jours au camp Baker où les patriotes reçurent l’ordre de se concentrer à Napierville. Mais rendus à Lapigeonnière, ils apprirent la défaite de Robert Nelson, à Odelltown, et décidèrent de se disperser. Les uns retournèrent à Beauharnois et les autres, sous la conduite de de Lorimier, se dirigèrent vers les États-Unis.

Près de la frontière, de Lorimier et ses compagnons passèrent à une portée de fusil d’un corps de garde qui tira sur eux. De Lorimier au lieu de continuer son chemin avec les autres, eut la malheureuse pensée de revenir sur ses pas, il s’égara et fut arrêté, le matin du 12 novembre. Conduit à pied à Napierville et de à la prison de Montréal, il comparaissait devant la cour martiale, le 11 novembre, avec les chefs du soulèvement de Beauharnois. C’étaient : Jean-Bte. Brien, médecin ; Ignace Gabriel Chevrefils, cultivateur ; Louis Dumouchel, hôtelier, de Sainte-Martine ; Toussaint Rochon, voiturier, et Jacques Goyette, tous deux de Saint-Clément ; F.-X. Prieur, marchand, de Saint-Timothé ; Joseph Watier, de Soulanges ; Jean Laberge, charpentier, et F.-X. Touchette, de Sainte-Martine.

Le procès dura du 11 au 20 ; pendant neuf jours les patriotes furent sur la sellette, au pilori, en butte à la mauvaise volonté des juges, à la vengeance des témoins, à la haine et au mépris de tous ceux qui les entouraient. Tous les matins, quand ils arrivaient à la cour, et, le soir, quand ils partaient, une foule de fanatiques en-