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tard de n’avoir pas mentionné des ouvrages dont nous devions avoir eu connaissance.

M. Globensky, pour réhabiliter la mémoire de son père auquel personne ne pensait, a tiré de la poussière deux écrits qui auraient dû y dormir éternellement. Nous voulons parler du fameux Journal des événements arrivés à Saint-Eustache en 1837 par un témoin oculaire, et des Mémoires de M. Paquin. On a toujours pensé que le témoin oculaire était M. Paquin lui-même, mais nous croyons avoir prouvé dans la Minerve que c’était M. Desève, alors vicaire à Saint-Eustache. Nous avons cité les propres paroles de M. Paquin qui dit dans ses Mémoires :

« Nous répéterons ici pour cette bataille ce qu’en a dit dans le journal des événements de Saint-Eustache un témoin oculaire, M. Desève, maintenant curé de Saint-Augustin, et alors vicaire de M. Paquin curé de Saint-Eustache. »

Pour persister à dire que ce n’est pas M. Desève, il faut supposer que M. Paquin aurait eu recours à un mensonge pour rejeter la responsabilité d’un ouvrage dont il avait honte. Il faut croire aussi que M. Paquin était capable de se contredire grossièrement du jour au lendemain sur les points les plus importants. En effet, voici ce qu’on lit dans le Journal :

« La conduite de sir John Colborne pendant toute cette campagne a été remplie d’une douceur admirable, et ses troupes, officiers et soldats, méritent de grands éloges. »

Voici maintenant ce qu’on lit dans les Mémoires de M. Paquin :

« Il en fut à Saint-Benoit comme à Saint-Eustache, encore plus, car pas une maison ne fut sauvée… Voilà ce que c’est que de recevoir la visite des Visigoths et des Vandales… Depuis ces jours de désolation et de calamité, nous n’avons cessé de réclamer et rien encore