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LES DEUX PAPINEAU

cette lugubre insurrection de mil huit cent trente-sept, et devant ces souvenirs glorieux, elle voulut qu’il n’y eût place que pour le respect et l’admiration.

Ses vœux furent exaucés.

Des fleurs et des couronnes tombèrent de toutes parts sur la tombe de ce grand citoyen ; des voix étrangères se mêlèrent même aux concerts harmonieux de la patrie pour faire l’apothéose du défunt et le placer parmi les grands hommes qui ont honoré l’humanité par le patriotisme et l’amour de la liberté.

Les nations ne peuvent trop honorer leurs grands citoyens ! Que deviendraient-elles, si au milieu des tempêtes qui menacent sans cesse leur existence, la Providence ne leur envoyait de temps à autre des astres lumineux pour les diriger ? Et nous, nous surtout, pauvre petit peuple ! qu’on dirait un rameau perdu au sein des vastes forêts de l’Amérique, nous qui sommes débordés de tous côtés par des races envahissantes, que serions-nous aujourd’hui, si quelqu’un n’était pas venu, dans les moments