Page:Daxhelet - Nouvelles de Wallonie, 1894.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

contemplées, du côté de Vesoule : la hantise du vallon aimé, où restait sa pensée et qui, chaque fois qu’il le revoyait, faisait battre son cœur !...

Le fils Janlet était classé parmi les bons élèves. Son intelligence était très vive ; en un instant il saisissait une explication. Mais le maître ne parvenait pas à le corriger de ses inattentions : son esprit, toujours, était en des éveils nouveaux et son regard semblait perdu en des contemplations lointaines.

L’enfant devint adolescent. Déjà les gars de son âge trimaient aux champs ou poussaient le rabot dans les ateliers, à la ville proche, alors que Jacques fainéantait toujours « comme un monsieur », continuant à se rendre tous les matins à l’école. Admis encore – par permission spéciale, vu ses quinze ans – il s’occupait de dessin, travaillant un peu au hasard, esquissant tour à tour des têtes, des paysages, des locomotives.

Les dimanches, au sortir de la grand-messe, lorsque le père Janlet, dans sa blouse bien plissée, tendait sa tabatière à « Monsieur le Maître d’école », c’était sur sa face hâlée un épanouissement, auquel le digne magister répondait par un hochement de tête significatif. Heureux père !