Page:De Banville - Les Stalactites.djvu/117

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Nous, par les mêmes théories,
Nous fuyons les imprimeries,
Le mélodrame et les féeries.

Le soir on ne boit plus de thé,
Et notre journal endetté
Entame les romans d’été.

Les théâtres n’ont plus de queues ;
Scapin court pendant quatre lieues
Après les petites fleurs bleues.

L’artiste, affolé de rayons,
S’en va regarder les Troyons
Que le bon Dieu fait sans crayons.

Rose sort à pied, sans berline,
Sans fard, sans diamants. Céline
Met sa robe de mousseline.

Le savant au cœur plein de foi
Bouquine avec un tendre émoi
Pour trouver un Estienne. Et moi,

Cependant que les violettes
Ouvrent leurs fraîches cassolettes,
Je rimerai des Odelettes.


Mai 1855.