Page:De Banville - Les Stalactites.djvu/206

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Mes chants ailés, je te les dois !
Plus haineuse que les bourreaux,
Mon cœur a saigné sous tes doigts ;
Mais que de fois, comme un héros
Qui vient de voler son trésor,
J’ai dormi sur tes cheveux d’or !

Tu m’as versé le vin du ciel !
Et mes maux seront pardonnés
À ton désœuvrement cruel,
Si les baisers que m’a donnés
Ta lèvre pareille à des fleurs
Sont aussi nombreux que mes pleurs.


Nice, février 1861.