Page:De Banville - Les Stalactites.djvu/69

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D’où vient ce front soucieux,
Ces grands yeux,
Ces chairs dont la transparence
Fait voir parmi les couleurs
De cent fleurs
Des tons dignes de Lawrence ?

Viens-tu du pays serein
Où le Rhin
Baise les coteaux de vignes,
Dont le feuillage mouvant
Tremble au vent,
Et serpente en longues lignes ?

Viens-tu du pays riant
D’Orient,
De Sorrente aux blondes grèves,
Ou de Venise au ciel bleu
Tout en feu,
Ou du blond pays des rêves ?

Avec son hardi carmin,
Quelle main
A pourpré pour les féeries
Tes lèvres, ces fruits brûlants,
Plus sanglants
Que des grenades fleuries ?