S’enivrent dans les bois des senteurs du printemps,
Et tout leur réussit, parce qu’ils ont vingt ans !
Le Lutin.
Grâce à la Fée, un jour, après tous ces longs jeûnes,
Les voilà mariés ! ils sont beaux, ils sont jeunes !
Sous un soleil tournant qui brille à ciel ouvert,
Dans un palais orné de paillon rouge et vert,
On les unit, et l’air, rempli d’apothéoses,
Se teint de fleur de soufre, et d’azur, et de roses !
Le Comédien bouffon.
Pendant tout ce temps-là, doux, pensif et railleur,
Dérobant tout, mangeant et buvant du meilleur,
Et ne s’intéressant à rien, comme les sages,
Pierrot s’est promené parmi les paysages,
Sans même seulement vouloir tourner les yeux
Vers la Fée au char d’or, qui s’enfuit dans les cieux !
Paresseux et gourmand, voilà dans quelle étoffe
Le gaillard est taillé !
Le Bourgeois.
C’est un grand philosophe !
Et j’aime le roman que vous m’avez conté.
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