Page:De Banville - Odes Funambulesques.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
ODES FUNAMBULESQUES.


L’Odéon.


 
Le mur lui-même semble enrhumé du cerveau.
Bocage a passé là. L’Odéon, noir caveau,
Dans ses vastes dodécaèdres
Voit verdoyer la mousse. Aux fentes des pignons
Pourrissent les lichens et les grands champignons
Bien plus robustes que des cèdres.

Tout est désert. Mais non, suspendu, sans clocher,
Le grand nez de Lucas fend l’air comme un clocher.
Trop passionné pour Racine,
Un pompier, dont le dos servait de point d’appui
À ce nez immoral, sans doute comme lui
Dans le sol avait pris racine.