Page:De Bougainville - Voyage autour du monde, 1771.djvu/184

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J’avais l’intention d’envoyer deux canots dans ce canal, que je crois fermement être celui de la Sainte-Barbe, lesquels auraient rapporté la solution complète du problème. Le gros temps ne l’a pas permis.

Le 21, le 22 et le 23, les rafales, la neige et la pluie durèrent presque sans relâche. Dans la nuit du 21 au 22, il y avait eu un intervalle de calme ; il sembla que le vent ne nous donnait ce moment de repos que pour rassembler toute sa furie et fondre sur nous avec plus d’impétuosité. Un ouragan affreux vint tout d’un coup de la partie du sud-sud-ouest, et souffla de manière à étonner les plus anciens marins. Les deux navires chassèrent, il fallut mouiller la grande ancre, amener basses vergues et mâts de hune, notre artimon fut emporté sur ses cargues. Cet ouragan ne fut heureusement pas long.

Le 24, le temps s’adoucit, il fit même beau soleil et calme, et nous nous remîmes en état d’appareiller.

Depuis notre rentrée au port Galant, nous y avions pris quelques tonneaux de lest et changé notre arrimage pour tâcher de retrouver la marche de la frégate ; nous réussîmes à lui en rendre une partie. Au reste, toutes les fois qu’il faudra naviguer au milieu des courants, on éprouvera toujours beaucoup de difficultés à manœuvrer