Page:De Bougainville - Voyage autour du monde, 1771.djvu/427

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Nous eûmes fond le 13 après midi, et, le 14 au matin, la vue d’ouessant.

Comme les vents étaient courts et la marée contraire pour doubler cette île nous firmes forcés de prendre la bordée du large, les vents étaient à l’ouest grand frais, et la mer fort grosse. Environ à dix heures du matin, dans un grain violent, la vergue de misaine se rompit entre les deux poulies de drisse et la grand-voile fut au même instant déralinguée depuis un point jusqu’à l’autre. Nous mîmes aussitôt à la cape sous la grand voile d’étai, le petit foc et le foc de derrière, et nous travaillâmes à nous raccommoder. Nous enverguâmes une grande voile neuve, nous refîmes une vergue de misaine avec la vergue d’artimon, une vergue de grand hunier et un boute-hors de bonnettes, et, à quatre heures du soir, nous nous retrouvâmes en état de faire de la voile. Nous avions perdu la vue d’ouessant, et, pendant la cape, le vent et la mer nous avaient fait dériver dans la Manche. Déterminé à entrer à Brest, j’avais pris le parti de louvoyer avec des vents variables du sud-ouest au nord-ouest, lorsque, le 15 au matin, on vint m’avertir que le