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entretien, dans ceux des jours qui suivirent, tandis que le cerveau génial du roi se trouvait encore une fois en contact avec celui de Stanley, Léopold II achevait de consolider l’œuvre de sa vie : la création de l’État du Congo.

Bien peu des sujets du roi Léopold étaient alors favorables à sa grandiose entreprise. Sans parler de la masse, instinctivement hostile à toute initiative, beaucoup d’esprits réfléchis s’effrayaient des risques financiers, des conditions climatériques ; d’autres, objectaient que les côtes surtout donnent la valeur aux colonies, et qu’au Congo vingt-cinq kilomètres à peine devraient servir de débouché à l’immense territoire. Ils oubliaient les facilités apportées par les innombrables cours d’eaux, assurant quinze mille kilomètres de circulation fluviale dans l’intérieur du pays !

Le roi, lui, savait. Son regard d’aigle avait tout vu, tout pénétré, tout apprécié. Parmi les opposants presque personne ne pensait alors à l’autre danger, au danger véritable et permanent : les convoitises qu’exciterait, une fois mis