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Page:De Coster - Contes brabançons, 1861.djvu/16

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V.


Isaac de Wildensteen, tel était le nom de celui que l’on venait de tirer de la mer, Isaac donc fut étendu de tout son long sur une table : le médecin ordonna qu’on le dépouillât de ses vêtements, qu’on le frictionnât et lui bourra le nez d’un âcre tabac à priser dont l’hôte du Schutter’s Hof faisait ses délices habituelles ; lui-même aida à la rigoureuse exécution de ses prescriptions. Isaac ayant été pendant un quart-d’heure étrillé plutôt que frictionné fit une grimace épouvantable suivie de plusieurs bruyants éternûments.

— Sauvé ! dit le docteur, en offrant à Hermann un billet de cinquante florins.

— C’est bon à prendre, répondit celui-ci, mais çà porte malheur à garder.

— Je te ferai décorer d’une médaille, dit le docteur.

— Je la mettrai au cou de Braf, repartit Hermann, qui s’en retourna chez lui, trouva sa fille veillant et inquiète et lui annonça que son beau chasseur était en effet tombé à