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Page:De Coster - Contes brabançons, 1861.djvu/171

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II.


Lors donc de la nuit du carnaval dont il a été question plus haut, des fleurs rares, des branches de houx, de cyprès, de sapin, de bruyères et d’arbustes précieux tressés en tapisserie ou en guirlandes décorèrent et embaumèrent la salle de réunion de la Maison sans lanterne. Tableaux, aquarelles, gouaches et fresques, casques de reitres, drapeaux de corporations ; hallebardes, lances et casse-têtes se détachèrent, musée improvisé sur le fond gracieux de la verdure et des fleurs.

Bientôt entrèrent dans la salle beaucoup de masques et parmi eux l’officier déguisé en croate, le savant en capucin, le peintre d’histoire en patagon, l’industriel en roulier, maître Job en paillasse, ses satellites en musiciens ambulants et enfin une haute caisse d’horloge sonnant l’heure et criant mélancoliquement : Coucou !

Après avoir cogné le croate, bousculé le capucin et marché sur les pieds de maître Job, la caisse alla se mettre