Aller au contenu

Page:De Coster - Contes brabançons, 1861.djvu/83

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Partir, répéta-t-il humblement.

— Oui, dit-elle.

Il sauta par-dessus le mur.

Depuis lors, Anna pensa et rêva tout haut ; le mot qui revenait le plus souvent sur ses lèvres était : non. Puis c’étaient des extases sans fin, des absorptions profondes, des rires sans motif, des larmes silencieuses : Ha ! disait-elle souvent à Kattau, pourquoi Dieu ne m’a-t-il point donné d’enfants ?


XXIX.


Nous sommes à la fin d’octobre. Anna et Isaac causent auprès du feu. Anna est triste, Isaac est maussade.

— Pourquoi, demande la jeune femme, ne vas-tu plus à Bruxelles depuis huit jours ?

— Je n’y ai que faire.

— As-tu acheté beaucoup d’actions de tous les emprunts ?

— Beaucoup.

— Il reste donc bien peu d’argent en caisse ?

— Pourquoi ?