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32 LA LOGIQUE DE L’ASSERTION PURE

avec l’une quelconque des quatre. L’esprit peut poser un premier jugement P et y revenir postérieurement ; il se souvient du premier acte d’assertion par rapport à la lexis P et renouvelle l’assertion (nous désignons ici par le terme générique d’assertion l’une des quatre opérations A, A’, E, E’pour abréger). Il y aura donc composition des assertions les unes avec les autres. Par exemple on a posé : « P est établi » puis survient un doute et l’on déclare : « Il n’est pas établi qu’il soit « établi. »

Or cette composition obéit à des règles d’autant plus importantes à dégager que l’itération joue un rôle important dans le passage de l’assertion simple à l’assertion contrôlée.

M. Poirier a justement insisté sur ce point qui nous semble essentiel, car de la composition des assertions, résultent des opérations nouvelles plus compliquées que les précédentes et pourtant réductibles pour la plupart aux assertions fondamentales.

« Les normes primaires, écrit-il, contiennent des règles d’exégèse du langage, ou de composition des catégories fondamentales. C’est là un aspect de la tâche analytique et linguistique de toute logique. IlV faut bien que nous fixions le sens de certaines démarches verbales composées.’Il est établi qu’il est établi’équivaut à’Il est établi’, etc.[1] »

Ce que nous voudrions tenter ici c’est un examen systématique de la composition des quatre opérations fondamentales avec elles-mêmes, ce qui donnera un j total de seize opérations composées. Compose-t-on les assertions plus de deux fois avec elles-mêmes, on

  1. Poirier, op. cil., p. 21.