Page:De Lamennais - Paroles d'un croyant, 1838.djvu/99

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En ce temps-là, on vous traînait à l’échafaud, on vous livrait aux bêtes féroces dans l’amphithéâtre pour amuser la populace, on vous jetait à milliers au fond des mines et dans les prisons, on confisquait vos biens, on vous foulait aux pieds comme la boue des places publiques ; vous n’aviez, pour célébrer vos mystères proscrits, d’autre asile que les entrailles de la terre.

Que disaient vos persécuteurs ? Ils disaient que vous propagiez des doctrines dangereuses ; que votre secte, ainsi qu’ils l’appelaient, troublait l’ordre et la paix publique ; que violateurs des lois et ennemis du genre humain, vous ébranliez l’empire en ébranlant la religion de l’empire.

Et dans cette détresse, sous cette oppression, que demandiez-vous ? la liberté. Vous réclamiez le droit de n’obéir qu’à Dieu, de le servir et de l’adorer selon votre conscience.

Lorsque, même en se trompant dans leur foi, d’autres réclameront de vous ce droit sacré, respectez-le en eux, comme vous demandiez que les païens le respectassent en vous.

Respectez-le pour ne pas flétrir la mémoire de vos confesseurs, et ne pas souiller les cendres de vos martyrs.

La persécution a deux tranchants : elle blesse à droite et à gauche.

Si vous ne vous souvenez plus des enseignements du Christ, ressouvenez-vous des catacombes.