Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Des os ! dit le jardinier. Le cimetière s’étendait jadis jusqu’ici.

À San Gervasio, un chien hurla.

« On a profané une tombe, songea Giovanni. Mieux vaudrait fuir le péché… »

— Un squelette de cheval, annonça Strocco, ironique, en jetant hors de la fosse un crâne long à demi pourri.

— En effet, Grillo, je crois que tu t’es trompé, dit messer Cipriano. Si on essayait ailleurs ?

— Parbleu ! quelle idée d’écouter un imbécile ! déclara Merula.

Et, prenant deux ouvriers, il alla creuser en bas, au pied de la colline. Strocco emmena également plusieurs hommes pour tenter des fouilles près de la Grotte Humide. Au bout de quelque temps, messer Giorgio s’écria triomphant :

— Voilà, regardez ! Je savais bien où il fallait creuser !

Tout le monde se précipita vers lui. Mais la trouvaille n’était pas curieuse : l’éclat de marbre était une simple pierre. Cependant, personne ne retournait vers Grillo qui, se sentant déshonoré, au fond de son trou, éclairé par une lanterne, continuait son travail.

Le vent s’était calmé. L’air se réchauffait. Le brouillard se leva au-dessus de la Grotte Humide. L’atmosphère était imprégnée d’odeurs d’eau stagnante, de narcisses et de violettes. Le ciel devint plus transparent. Les coqs chantèrent pour la seconde fois. La nuit était sur son déclin.