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les funérailles

nieux de la défunte, — la recouvrait jusqu’aux genoux ; ses jambes furent enveloppées de guêtres de même genre, et ses pieds chaussés de mocassins brodés. On lui mit toutes ses porcelaines. D’une gerbe d’immortelles, Fleur des Ondes tressa une couronne et la mit au front de la Source. On l’étendit alors sur un lit de branches auquel, selon l’usage, tous ceux qui avaient été ses amis vinrent suspendre des présents que l’on enterrait ensuite avec le cadavre.

Ces présents, dans l’esprit superstitieux des sauvages étaient destinés à faciliter au défunt le passage de la terre à la vallée de toutes les jouissances : on ne manquait jamais de pourvoir un trépassé de vivres et de chaudes fourrures, pour le mystérieux voyage. Le ciel qu’imaginaient les sauvages était tout matériel ; c’était un pays où le climat n’avait plus de rigueur, où la pêche et la chasse étaient en abondance, où tout le monde vivait en bon accord.

Les Indiens exprimaient toujours leur sympathie par des cadeaux. Le Soir était un chef aimé, toute la nation voulut lui prouver la peine qu’elle avait de son malheur. Sa cabane fut encombrée des dons les plus divers : fourrures, brimborions, armes, chaudières s’entassèrent dans tous les coins, mais sans parvenir à distraire le père accablé de chagrin.

Assis sur sa natte, méditatif et sombre, il ne