Page:De Musset - Voyage en Italie et en Sicile, 1866.djvu/7

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Il n’y a presque personne qui n’ait souhaité de voir Naples. Pour moi, je l’ai désiré si fort et si longtemps, que je m’étais construit dans la tête un Naples moitié vrai, moitié imaginaire, qu’il m’a fallu démolir entièrement. Je conseillerai toujours à ceux qui veulent connaître ce pays si beau et si classique de l’aller voir le plus tôt qu’ils pourront, sous peine d’avoir à compter avec leurs rêveries.

C’est le 8 février, à 8 heures du matin, qu’en doublant la pointe Procida, j’aperçus pour la première fois le véritable golfe de Naples. Je suis obligé de reconnaître que j’avais fabriqué à mon image un Vésuve d’invention, une île de Capri ad libitum, une Ischia factice, un faux cap de Misène, une Chiaja manquée, un Portici plein d’erreurs et un Naples incomplet. Tout en adoptant la réalité avec enthousiasme, j’éprouvai aussi quelques regrets en disant