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LE CHEVALIER

Revoir le lieu de ta naissance
Dont l’aspect fait battre ton cœur.


Mais, entraîné par ton génie,
Ô noble fiancé des arts,
Demain tu quittes la Patrie
Pour le vieux pays des Césars.
Tu retournes au champ fertile
Où croît le laurier de Virgile,
Où dort le luth d’Alighiéri.
Florence, la fille artistique,
Réclame ton pinceau magique,
Que ses grands maîtres ont mûri.

Va ! quitte nos climats de neige !
Pour toi trop sombre est notre ciel ;
Il te faut le ciel du Corrège,
Le ciel où vécut Raphaël ;
Il te faut le ciel d’Italie,
Ses bois tout remplis d’harmonie,
Ses chants, ses fugues, ses zéphyrs.
Il te faut ses blondes campagnes,
Ses vals, ses fleuves, ses montagnes,
Ses chefs-d’œuvre, ses souvenirs.