Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/436

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En suite vers Lansberg ce fameux conquerant,
Tel qu’un fleuve irrité qui triomphe en courant,
Traversant des marets jugez inaccessibles,
Fera voir sur ses murs ses armes invincibles :
Et dans les camps de Rep battant ses ennemis,
Ne trouvera plus rien qui ne luy soit permis.
De là vers Brandebourg faisant filer l’armée,
Et voller devant luy sa haute renommée,
Cette importante ville, au haut de ses ramparts,
Fera voir du vainqueur les fameux estandarts.
En suite vers Berlin faisant fondre l’orage,
Un des sept electeurs viendra luy rendre hommage :
Et dans Grisevald pris, confesser à genoux,
Qu’il n’est rien d’impossible à l’effort de ses coups.
Apres, par le secours de ce foudre de guerre,
Les ducs de Meklebourg rentreront dans leur terre :
Et par ses grands exploits leur valeur eschauffant,
Gustrau le recevra pompeux et triomphant.
De là traversant l’Elbe, et campant sur la rive,
On verra Tangermund sa premiere captive :
Ville qu’imiteront, et Verben, et Stendel,
Luy couronnant le front d’un laurier immortel.
De là dans une nuit esclatante de gloire,
Il aura sur Tilly sa premiere victoire :
Tilly vieux et grand chef, qui dans mille combats,
Aura pû signaler, et sa teste, et son bras :
Et l’invincible roy, dés la premiere atteinte,
Enlevant six quartiers le remplira de crainte :