Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/449

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Ses efforts ; ses progrés ; cherchant la verité ;
Et ses vives clartez dans cette obscurité.
Cette aigle de courage et de force pourveuë,
Jusques dans le soleil attachera sa veuë :
Jusqu’au centre du monde abaissera les yeux :
Et sçaura s’eslever des abysmes aux cieux.
Pour un si grand esprit, dont je fais la peinture,
Rien ne sera caché dans toute la nature :
Il verra l’univers de l’un à l’autre bout :
Comme il sera plus grand, il le comprendra tout :
Les solides raisons, et les raisons subtiles,
Seront pour cette reyne esgalement faciles :
Les causes, les effets, l’ordre, et l’enchainement,
Trouveront un miroir en son clair jugement :
Et la philosophie en elle regardée,
Semblera rejalir vers l’eternelle idée :
Semblera retourner par un vol tout divin,
A l’eternel principe où doit estre sa fin.
O princesse excellente ! ô princesse admirable !
Et peu s’en faut encor, ô princesse adorable !
Le ciel te fera voir seule semblable à toy ;
Une reyne autrefois fut escouter un roy,
Mais tous les rois devroient escouter cette reyne :
De son renom fameux la terre sera pleine :
Et les siecles suivans amoureux de son nom,
Retentiront encor de ce fameux renom.
Cette haute vertu par mille doctes plumes,
Verra de ses portraits dans mille beaux volumes :
Mais portraits qu’un